Une journée glaciale en montée vers la Galice.
Il fait un froid de canard en sortant de l'hôtel ou Luminita me retrouve. Il pleut. Je sens que la journée va être pénible d'autant qu'il faut en plus passer le relief qui sépare la Castille y Leon de la Galice.
Nous commençons par un long faux plat descendant de 10km pour sortir de Ponferrada. La route est passante, détrempée et ce n'est pas franchement joli. Nous roulons donc très vite.
Nous finissons par arriver à Cacabelos qui marque la fin de la partie urbanisée. On y voit les montagnes au loin qui se dessinent.
Petite pause dans les vignes à Pieros pour manger quelques grains de raisins.
Un peu de gravel toujours dans les vignes puis pause à Villafranca pour demander un tampon de pèlerin. En effet pour valider le Camino, il faut obtenir deux tampons par jour sur les 200 derniers kilomètres, soit depuis Ponferrada.
La route s'encaisse ensuite dans la vallée et monte très doucement jusqu'à Vega de Valcarce où nous nous posons longuement. D'abord sous le porche de la vieille église pour grignoter ce que l'on a chacun dans nos sacoches. Puis, transis par le froid nous décidons de nous rendre finalement dans le bar tout prêt, qui semble être un point de passage important pour les pèlerins. En plus il y a une cheminée près de laquelle nous installons nos affaires pour qu'elles sèchent un peu puisqu'il n'a pas cessé de pleuvoir depuis ce matin.
Un groupe de chasseurs s'installe tout prêt et cuit des gros morceaux de lard dans le feu, ce qui procure une odeur très agréable à la pièce. Voyant que nous sommes frigorifiés, on nous propose quelques petits morceaux de viande bien chaude.
Juste avant de reprendre la route, nous rencontrons une coréenne. Elle nous explique ne pas être catholique mais ressentir quelque chose de mystique sur le Camino. Elle pleure à chaque fois qu'elle visite une église! Elle a bien raison, ce Camino est si particulier. Jamais je n'aurais pu imaginer ressentir une telle chose. Mystique est vraiment le mot qui correspond le mieux, je pense.
Nous reprenons finalement la route après presque 2h de pause et l'ascension commence d'un coup. La route prend de la hauteur très vite et passe régulièrement sous les gigantesques ponts de Nationale 6, dont l'un d'eux s'est récemment effondré.
Cet effondrement nous force à prendre un détour imprévu et rallonge encore un peu notre souffrance glacée par une portion de gravel à 24%, oui, vous avez bien lu... Portion que l'on parcourt en poussant très péniblement les vélos.
Nous parvenons finalement à Pedrafita do Cebreiro vers 16h30. Il fait 1°c. Nous sommes à 1130m. Vivement la douche chaude!
Demain, les températures s'annoncent encore plus froides et nous devons encore monter.